Centre d’accueil pour mères mineures victimes de violence

Médecins du Monde

Contribuer à l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive des filles victimes ou à risque de violence dans la ville de Cotonou.

Contexte

L’Etat béninois s’est engagé à lutter contre les inégalités de genre et les violences faites aux femmes et aux filles. Depuis quelques décennies, la République du Bénin a ainsi posé des actes juridiques dont la teneur semble témoigner de la bonne foi nationale à s’engager dans le processus d’éradication des violences à l’égard des femmes. Malgré cela, l’application de ces lois et règlements ne trouve pas une efficacité et une application dans la réalité: les violences persévèrent sans conséquences et la plupart des auteurs de ces délits ne sont pas punis selon la loi en vigueur. On observe donc un retard dans l’application de la loi et du déploiement des outils nécessaires à son application. Les procédures juridiques compliquées, la lenteur administrative des dossiers, la difficulté d’un jugement rapide et efficace des acteurs des violences, freinent aussi la volonté des victimes de faire recours à la justice. De même, la non-reconnaissance du «statut» de victime de violences par la société exerce un frein à la dénonciation. On peut également noter, qu’au Bénin, la violence dont les femmes font l’objet est considérée comme une affaire privée, elles sont donc réticentes à dénoncer. De nombreuses victimes n’osent en effet pas dénoncer leur agression car cela signifierait une nécessité de fuir leur milieu par peur de représailles ou de stigmatisation. Les victimes qui sont le plus souvent les femmes et les enfants sont donc très vulnérables, au vu de la place et du poids de décision qui leurs sont accordés. Ils sont sans moyens de défense mais surtout le plus souvent sans ressources ou capacité financière autonome et propre. Ainsi quitter leur milieu est synonyme de prendre le risque de se retrouver à la rue. Une méconnaissance sur les droits de mineurs, les lois en vigueur sur les violences, et les procédures sanitaires à suivre par les victimes est également observée. La situation extrêmement précaire des mères mineures victimes de violence, la forte demande des bénéficiaires, la non-application de la loi et l’absence totale sur le territoire national d’un centre spécifique pour cette cible nous semble justifier une intervention pour une prise en charge globale des victimes de violence et la promotion de leur santé.

Objectifs

Ce projet vise un renforcement de la qualité ainsi qu’une consolidation, à différents niveaux, des activités déjà mises en place par le partenaire. L’objectif global du projet est de contribuer à l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive des filles et des femmes à risque ou victimes de violence dans la ville de Cotonou. L’objectif spécifique est le suivant: les victimes de violence ont accès à une prise en charge globale et connaissent les procédures de secours en cas de violence.

Mise en œuvre

MdM Suisse appuie la Maison du Soleil dans l’offre d’un paquet de services psychologiques, sanitaires, sociaux et juridique à environ vingt filles par an pour améliorer leurs qualités de vie et leurs connaissances sur la santé sexuelle et reproductive. MdM Suisse soutient également un service d’écoute à toutes les victimes avérées ou potentielles à travers un numéro vert mis à la disposition de la population pour tous renseignements sur les procédures à suivre dans le cas de violence. Une formation pour le personnel faisant partie de la Maison du Soleil sera proposée par MdM Suisse pour renforcer leurs connaissances et leurs compétences dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive et pouvoir offrir une meilleure qualité de prise en charge des bénéficiaires. L’apport de MdM Suisse permettra également de renforcer l’organisation d’un suivi post réintégration par les experts du centre d’accueil en collaboration avec les centres de promotion sociale du Ministère en charge de la famille. MdM Suisse soutiendra l’IFMA dans sa démarche visant à mettre aux normes le centre d’accueil selon le décret du Ministère en charge de la famille. Finalement, le projet visera à organiser des cadres d’échanges avec les différents acteurs concernés (police, avocates, relais communautaire) pour analyser les difficultés rencontrées par les victimes et offrir des réponses adéquates.

BénéficiairesBénéficiaires directs: 540 filles-femmes écoutées par le psychologue à l’Office Central de Protection des Mineurs dont 60 arriveront à la Maison du Soleil sur la période d’exécution / 60 bébés / 120 tuteurs-parents des filles de la MSO / 10 professionnels formés / 2880 personnes qui appellent sur la ligne verte Bénéficiaires indirects: 120 familles et leur communauté d’appartenance / 4 institutions partenaires
Partenaire local

Institut des Filles de Marie Auxiliatrice, Soeurs Salésiennes de Don Bosco (IFMA)

Contribution de Latitude 21CHF 46'090.00
Bailleur(s)Etat de Neuchâtel et Ville de Neuchâtel
Année de financement2016
Continent Afrique
Pays Bénin